Il y a quelques jours, j’ai décidé de rentabiliser mon abonnement cinéma et d’aller voir L’amour ouf, la production française qui roule à 200 km/h et qui met en course Adèle Exarchopoulos, François Civil et leur alter ego (Mallory Wanecque et Malik Frikah) contre l’Amour. A mi-chemin entre Roméo + Juliette et West Side Story, l’histoire rocambolesque de Jackie et Clotaire vous fera découvrir le pouvoir de l’Amour envers tous, en passant par le charme des années 80 à la dernière décennie, dans un cadre chaotique et haut en couleurs.
L’histoire, un rodéo de sensation
Je ne sais où va mon chemin, mais je marche mieux quand ma main serre la tienne.
— Alfred de Musset
C’est dans le nord de la France, dans les années 80, que Jackie et Clotaire se rencontrent pour la première fois. Elle, élève brillante, mais anticonformiste, vient tout juste d’intégrer son nouveau lycée. Lui, désillusionné et en colère, a abandonné les bancs de l’école pour traîner sur les docs sous l’influence de délinquants. Si à première vue les deux adolescents n’ont rien en commun, ils partagent cependant un esprit rebelle et bientôt, une passion pour défier l’autre qui va très vite se transformer en amour.
Cependant, alors qu’il semble pourtant filer la parfaite idylle, les actions et les mauvais choix de Clotaire finissent par les rattraper, les éloigner, puis inévitablement par les séparer… pendant 10 ans.
Une décennie plus tard, dans les années 90, tout a changé pour Jackie qui tente, tant bien que mal, de refaire sa vie. Clotaire, lui, est de retour, mais s’est lancé sur une pente glissante et autodestructrice. Cette fois, l’amour réussira-t-il à les sauver fois ?
Les protagonistes : aussi complexes qu’attachants
Lorsque vous êtes amoureux l’éternité est encore trop courte.
—Anonyme
Les personnages réussis sont, d’après moi, la cerise sur l’Oscar de toute production dont l’histoire a déjà tout pour réussir.
Ici, les personnages de Clotaire et de Jackie sont interprétés par deux paires d’acteurs différents : un duo plus jeune dans les années 80 et un autre, plus mûr, dix ans plus tard. L’enjeu, dans un film où les protagonistes changent complètement de visages d’un clignement d’yeux à l’autre, c’est de véhiculer toutes les émotions essentielles et préserver la nature des personnages, tout en les faisant évoluer, la scène suivante.
Défi relevé : Jackie et Clotaire, dans leur unité, vous feront ressentir toutes leurs émotions (amour, colère, indifférence, peur…) à 100 à l’heure, et redouter chaque moment fatidique où leur vie ou leur séparation entreraient en jeu. Mais au bout du compte, on se rend vite compte que ce n’est pas leur amour la leur problème, au contraire, mais toutes les circonstances autour.
Les personnages secondaires qui planent autour d’eux, éléments perturbateurs ou anges gardiens, auront beaucoup à jouer dans cela.
L’amour contre tous
La haine tue toujours, l’amour ne meurt jamais.
—Gandhi
Le thème principal est, sans suspense, l’Amour. Ici, il n’est pas qu’un élément abstrait qu’on évoquerait de temps en temps dans une conversation ou une déclaration. En effet, l’Amour fait partie du casting et en occupe une place très importante. Entre Jackie et Clotaire, il va subir tous les facteurs externes motivés à le séparer du couple.
Beaucoup d’Amour, alors ? Un grand oui. Mais autour : de la violence, de la vengeance, des mauvais choix, un soupçon d’humour… qui font de la production un film explosif.
Au rythme des chansons et de la cinématographie
L’amour c’est comme la guerre, facile à démarrer, difficile à finir… et impossible à oublier
—Anonyme
Le film est produit dans un style en cohérence avec la période dans laquelle l’histoire a lieu. C’est-à-dire, dans un esprit « vintage », parfois dramatique —voir exagéré, à la West Side Story. Visuellement, on est charmé par les plans filmés, dans les années 80 comme 90, et par la beauté en toute chose que la caméra réussit à capturer. De la flaque de carburant à l’apparence si simple, à la mare de sang, en passant par le champ de fleurs ou le visage meurtri…
L’expérience cinématographique est complétée par une bande son entraînante et révélatrice. Vous n’aurez, par exemple, pas besoin de plus que les notes mystérieuses et pleines de tension de Child in Time (📻Deep purple) et les plans se succédant entre Jackie et Clotaire pour comprendre l’inévitable : le fossé se creusant entre leurs deux mondes.
Conclusion
« La vie ne vaut d’être vécue sans amour. »
—Serge Gainsbourg
Ou plus communément, « vivre d’amour et d’eau fraîche ». L’amour ouf, c’est le projet que Cupidon ne veut absolument pas que vous voyiez. Après tout, l’Amour n’a rien de parfait, n’est pas tout rose, ni lisse, mais vient avec ses défauts et ses enjeux.
Mais Jackie et Clotaire rendent l’Amour beau, complètement ouf, mais digne de s’en donner la peine. Malgré les adversités.