64 ans avant les célèbres jeux qui nous ont fait connaître Katnees Everdeen, la ballade du serpent et de l’oiseau chanteur nous invite à nous promener entre le Capitole et le district 12 pour découvrir les origines mêmes des Hunger Games. Et parce que les jeux de la faim ne seraient rien sans ses acteurs, (re)découvrons les personnages qui ont marqué les Hunger Games.
Coriolanus Snow : le serpent
A Casca Highbottom :
La neige atterrit au sommet.
C’est sous la perspective de Coriolanus Snow, personnage que l’on tente de superposer à l’image froide et rigide de son futur lui, que l’on découvre l’histoire. Tantôt empathique, tantôt (trop) ambitieux, Coriolanus est sans doute l’un des personnages les plus complexes et les plus intéressants de la ballade du serpent et de l’oiseau chanteur. Tout au long des différentes parties du film, on découvre ainsi plusieurs facettes de sa personnalité. D’abord aimant et protecteur envers sa famille et sa protégée (Lucy Gray) et rebelle au vu des règles imposées au début des jeux, on rencontre un Coriolanus qui tente de gagner sa place dans la société et sortir sa famille de la misère.
Lorsqu’il est, toutefois, assigné à Lucy Gray, le changement commence à opérer progressivement en lui. La jeune fille est à la fois sa porte d’entrée dans ce monde de requins et une curiosité à laquelle il finira par s’attacher et enfreindre les règles pour. Cependant, Coriolanus n’a qu’un seul objectif (et on le découvrira bien assez vite) : le Capitole. Et ce rêve pèse tant dans la balance que rien d’autre ne fait le poids à côter. Ni l’amitié, ni la confiance et encore moins l’amour ne seront les réponses aux dilemmes auxquels il sera confronté. Au bout du compte, tous ses choix de cœur sont dictés par la raison, et Coriolanus Snow n’aura choisi son coeur que lorsqu’il pensait ne pas avoir d’autre choix. Il finira par succomber à la violence au tour de lui et à sa personnalité manipulatrice.
Lucy Gray Baird : l’oiseau chanteur
A Coriolanus :
Le spectacle n’est pas fini tant que le geai moqueur n’a pas chanté.
Nous n’en savons pas plus sur Lucy Gray que ce que nous ayons pu voir des yeux de Coriolanus. Jusqu’à la fin, la curiosité des Hunger Games restera un mystère, comme toutes les plus belles légendes. Jetée dans les jeux, elle survit malgré tout et conquiert le public ET Coriolanus grâce à son courage, sa belle voix et son originalité. Si au début des jeux la jeune femme est contrainte de se reposer sur les épaules de Coriolanus pour survivre, elle finit bien assez vite par lui accorder sa confiance et bientôt, bien plus. Est-elle réellement tombée amoureuse de lui, ou était-elle simplement attirée par sa figure de « héros » ?
Lucy Gray est un personnage qui mêle à la fois douceur, force et ingéniosité. Alors que la fin des Hunger Games la laisse traumatiser, elle reste toujours fidèle à elle-même et ses principes. Mais elle, comme Coriolanus, est loin d’être parfaite. Autant chacun possède de la bienveillance en lui (Lucy peut-être plus que Coriolanus), autant ils ont l’un et l’autre une part sombre héritée de leur passé en commun. Personne n’est ni tout blanc ni tout noir, ni entièrement serpent ni entièrement oiseau chanteur. Et le moment où Lucy Gray découvre la face cachée de Coriolanus, la confiance est brisée. L’oiseau n’a d’autre choix que de s’envoler très haut avant de succomber au poison du serpent.
Sejanus Plinth : le révolutionnaire avant l’heure
A tous les partisans des hunger Games :
Monstres ! Vous n’êtes tous que des monstres !
Fils du président, Sejanus ne partage pourtant pas la même vision que son père et les autres habitants du Capitol. Il est contre les Hunger Games et ne cache pas son opposition farouche, bien qu’assez passive. Durant tout le film, le jeune homme cherche ainsi à convaincre en vain ses camarades que les jeux sont inhumains. Contre toute attente, c’est Coriolanus, dont il est le meilleur et seul ami, qui amorcera d’ailleurs sa prise de conscience. S’il veut accomplir quelque chose, il doit prendre le risque de se battre.
Suivre le parcours de Sejanus et le voir évoluer différemment de Coriolanus fut très intéressant. Tous deux ont grandi dans des milieux à la fois différents et très similaires mais ont fait des choix et pris des chemins radicalement opposés qui les pousseront irrévocablement à aller à l’encontre de l’autre. Le chapitre Sejanus sera l’étape déterminante du parcours de Coriolanus et impactera fortement la personne qu’il sera devenue.
Tigris : la force tranquille
A Coriolanus :
Pauvre Lucy Gray.
Cousine et confidente de Coriolanus, Tigris est sûrement l’une des personnes les plus bienveillantes de son entourage. Elle est assez empathique pour éprouver de la compassion pour les tribus, mais également pour voir la lueur de bonté en Coryo (comme elle l’appelait si affectueusement). Elle le verra évoluer, l’accompagnera durant les différentes étapes de son parcours et le conseillera régulièrement pour l’empêcher de dévier dans le côté obscur. Bien qu’elle n’était pas dévouée aux jeux, c’est elle qui le conseillera de se rapprocher de Lucy Gray. Mais sans le vouloir, elle plantera dans sa tête les règles « modernes » des Hunger Games. Et à la fin, elle se rendra compte que la transformation de Coriolanus en son père était inévitable.
Dr Volumnia Gaul : le génie tordu
A Coriolanus :
Ce que vous avez vu dans l’arène c’est l’humanité sans fard. Celle des tributs, et aussi la vôtre. Vous avez vu à quelle vitesse la civilisation disparaît. Vos bonnes manières, votre éducation, votre héritage familial, toutes ces choses dont vous êtes si fier, tout cela s’est envolé en un clin d’œil, vous dévoilant tel que vous êtes vraiment. Un garçon armé d’un gourdin qui en frappe un autre à mort. C’est l’humanité dans sa plus simple expression.
C’est à Dr. Gaul à qui l’on doit l’officialisation des Hunger Games « modernes ». Scientifique et responsable de la division des armes expérimentales des armes du Capitol (cruelle et machiavélique sont ses sous-titres), elle est une fervente défenderesse des jeux et restera celle qui aura décelé le potentiel de Coriolanus. Convaincue que les Hunger Games sont une nécessité à la société, Volumnia acceptera les bras grands ouverts les idées de modernisation de Coriolanus. Mais en réalité, les jeux ne sont-ils pas qu’une énième expérience menée pour son divertissement ?
Casca Highbottom : l’ennemi du serpent
A Coriolanus :
Vous entendez ça, Coriolanus ? C’est le bruit que fait la neige en tombant.
A cause de son passé avec Crassus Snow, Casca voue un mépris incommensurable à Coriolanus. Il aura déceler bien assez vite la vraie nature de Coriolanus, mais contrairement au Dr.Gaul, l’associera automatiquement à un danger pour Palerme. Il saisira toutes les occasions pour lui mettre des bâtons dans les roues et l’empêcher de réussir. Pour lui, retirer la mauvaise graine avant qu’elle ne se propage était sa dernière chance de rédemption pour avoir pris part dans les jeux. Mais malgré tous ses efforts, sa mission échoue et le place droit dans la gueule du serpent.
Pensez-vous que ces personnes sont plutôt oiseaux chanteurs ou serpents ? Peut être bien les deux ?
Une réflexion sur “La ballade du serpent et de l’oiseau chanteur : une étude en rouge des personnages”